jeudi 26 mars 2009

Urgencémie augmentée.

Retour des Urgences.
Dispute J+5, pas un mot. Il a une capacité à faire autant de mal que de bien assez surprenante. Il semble que j'aie moins d'amour propre que je ne le pensais, et surtout moins que lui, et qu'il faille que l'un d'entre nous cesse de faire l'enfant pour deux. Etant la plus jeune, il doit lui sembler que c'est à moi. A voir demain, il n'est pas impossible qu'une fois encore, je fasse le pas. D'un autre côté je me dis qu'il a eu sa dose de pardon lui aussi, il doit se dire que je lui doit bien ça. Mais c'est un principe, il n'y échappera pas, il devra en parler.

Ma garde aux Urgences s'est relativement bien passée, j'ai volé des patients à tout le monde pour arrêter de m'ennuyer à l'accueil, j'ai brillamment appris aux petits externes comment suturer un genou. Et finalement quand j'ai ouvert la plaie du front et qu'un nerf pendouillait, j'ai fait ma petite fille et j'ai réclamé l'interne de plastique. Il pouvait pas me le refuser, c'est un de mes exs. Du coup ça a fait retomber toute ma superbe... J'ai consolé, réconforté, suturé, perfusé, examiné sous toutes les coutures, ECGisé en long large et travers, traité, soulagé, orienté, réorienté, reçu pas mal de désorientés... Une journée comme une autre. Mes patients étaient gentils, les pompiers ont fait de la dragouille du plus bel effet, le tout sans finesse comme on l'attend. Son coloc est venu me saluer, sans même évoquer l'incident de vendredi, auquel il était lié, même de loin. Je commence à savoir faire ma vie sans courir après le sénior. Tout va bien, tout va bien.
Pour une fois le diable ne m'a pas effleuré l'esprit de la journée, trop occupée que j'étais. Ca me réussit d'être occupée, même à suturer.

Il faut qu'on baise, ça devient urgent. Je deviens aimable au travail, et ça, ça ne m'a JAMAIS réussi. Jamais. Trop aimable, je deviens fade. Ou intéressée. Ou déplacée. Et il n'y a pas meilleure proie qu'une fille un peu fade, intéressée et déplacée il me semble.

Il faut qu'il fasse semblant de s'excuser, je deviens plus qu'à sa portée. C'est attristant. Et beaucoup moins intéressant.

2 commentaires:

  1. décidément les parallèles deviennent troublants,y aurait-il un profil type de la femme amie-amante qu'on aime autant que l'on déteste et qui croyant de blinder ne sait jamais assez se faire désirer? jolis textes, vraiment!

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  2. merci... j'étais plutôt amante-amante, mais effectivement, je suis loin de m'être assez blindée...

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