lundi 27 avril 2009

Elle a vraiment réussi à me faire rire ce soir. Je me suis regardée rire, stupéfaite. A un lapsus tellement gênant pour elle que ça en était ravissant. Elle aussi m'a regardé et a lâché un "ah ben quand même on y croyait plus!". Moi non plus. Moi non plus je n'y crois plus à ce rire. Mais pour l'unique instant, je l'ai apprécié.

Quand j'ai quitté mon ex il y a deux ans, ça a été difficile deux semaines après, plus d'un an avant. J'y pense parce que le ton était bien similaire, faussement assuré et détaché. Un an pour prendre ma décision, peser le pour et le contre, évaluant le contre à ce que j'allais perdre bien sûr, mais surtout à ce que j'allais récolter dans la gueule au propre et au figuré. A lui, je ne lui ai pas demandé de m'en coller une. A vrai dire, c'est peut être la seule fois où je m'y serai attendue... Deux semaines après, parce qu'il manquait un peu, et que les habitudes sont ancrées au bout de six ans. Thank God, j'ai tenu bon.
Et puis quand il est parti, ça a été dur, froid, mais bon. C'était un peu ma fierté mon célibat, libre de sa contrainte et de ses gestes. J'ai pas eu de période "personne ne me touchera" pour la bonne et simple raison c'est que ça faisait presque 6 mois que lui ne le faisait plus, fatigué de me contraindre et de chercher ensuite une justification à ces horreurs. J'ai passé mon temps à essayer d'effacer le monstre automatique et rigide qu'il avait fait de moi. Au final, il reste encore quelques traits. Quand l'homme parfait m'emmenait au cinéma et que j'oubliais ma carte étudiante, je cherchais affolée, paniquée. Il en rigolait en disant que les serveurs devaient penser que j'allais prendre un coup de casque tellement j'avais l'air effrayée et que je m'étais excusée vingt quatre fois en deux minutes. Le réel est si banal, bien que légèrement différent. J'ai été bien dressée, à tout ordonner, et à ne surtout pas faillir. Bonne épouse avant l'heure, docile et craintive. Un jour, j'ai craqué, je suis partie. J'ai réfléchi avant, longtemps, pas pendant. Si je l'avais fait, j'y serai encore, je me marierai cet été, je dirai oui-oui, et demanderai encore pardon pour mes défauts. J'ai vraiment pris la meilleure décision de ma vie, à contre sens de ce que tout le monde croyait savoir de nous. On apprend de ses erreurs. Parfois seulement. Après, on demande les gifles, au propre comme au figuré.

On peut me détester, me trouver tous les défauts du monde. Je donne largement matière à penser pour tout ça. Prétentieuse, intéressée, méchante, arriviste, orgueilleuse, narcissique, égocentrique, névrosée, insolente, ingrate, et tant d'autres, la liste a été dressée si souvent. On m'affublera d'autres caractéristiques. On pourra en ajouter autant que possible, autant que souhaité, autant que nécessaire. On ajoute mais on ne prive pas. On ne m'enlèvera pas cette indifférence béate que j'ai envers les gens stupides, cette inconscience profonde de ce qui se joue dans mon dos, et toutes ces choses qui me sont mon confort à moi. Et même si ça parait injuste, on ne m'enlèvera mes sentiments (ni mes ressentiments, heureusement. Bien qu'ailleurs, ils me sauvent). Personne n'est apte à me dire qu'ils changeront, personne ne peut se targuer de savoir mieux que moi où j'en suis, ce que je veux vraiment, et surtout pas ooù j'en serai.

4 commentaires:

  1. Te trouver tous les défauts du Monde... de toutes façons les gens ne retiennent la plupart du temps que les défauts.. Il paraît qu'il faille 5 bonnes pensées pour en effacer une mauvaise.. on serait pessimistes par nature... donc il faut leur dire : merde !! Prenez les gens comme ils sont , ils vous apporteront toujours quelque chose que vous ne trouverez nulle part ailleurs...

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  2. C'est parfois bien le problème!!

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  3. nicolas_durand_2@yahoo.fr28 avril 2009 à 22:40

    Ouaip mais c'est justement le summum de l'orgueil que de croire que l'on est... unique !

    Et que non, vraiment, pour nous, dans notre cas, les gens, nos proches, notre famille ne peuvent PAS savoir où l'on en est et si on ira mieux un jour. Que notre situation est particulière (en l'occurrence, elle est assez banale pourtant et sur une échelle de 1 à 10 de la douleur dans la rupture amoureuse, disons un petit 4 puisque cela s'est fait malgré tout proprement...).

    Caricaturalement, un parangon d'orgueil. L'esprit et la lettre de la définition (et je suis passé par là... pour bien pire, si, si je vous assure...).

    Cela étant dit, c'est très bon signe. les personnes orgueilleuses (plutôt une qualité en fait, disons un égo bien placé ni trop ni pas assez) se sortent bcp plus vite des états de déprime, apathie etc.

    Courage donc... même si votre schéma est "typiquement typique"

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  4. Je ne dis pas que ma situation est unique... Loin de là, navrant de clairvoyance.

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