Ce qui ne s'annonçait comme rien d'autre que des retrouvailles s'est transformé en une horrible soirée. Il devait juste venir en fin de soirée se glisser sous mes draps et m'embrasser dans le cou comme il le fait toujours. Au lieu de ça, il est arrivé stressé, contrarié, essayant de le dissimuler juste assez mal pour que je m'en rende compte.
Et cela s'est transformé en état des lieux de notre relation. L'exacte discussion qu'on aurait dû avoir il y a 4 mois, quand il a pardonné l'impardonnable. Où en sommes nous? Est ce que cette relation a un sens? Est ce qu'on fait perdurer envers et contre tout? Le genre de remarques prononcées avec tellement de calme qu'elles font froid dans le dos. Le Diable est revenu à l'ordre du jour. Il n'en a jamais parlé, je ne peux pas lui reprocher de l'aborder, même 4 mois en retard. Il a droit de demander ses explications. C'est légitime, ça.
Mais en parler avec lui est un supplice. Une horreur. Un cauchemar. Je ne peux rien lui dire d'autre que ce que je lui ai toujours dit, et même le répéter est horrible, me donne la sensation de me retrouver dans les pires moments qu'on a connus. Non, je ne le revois pas, je n'ai plus de nouvelles, je n'en veux pas. Par ce que je sais ce que ça me couterait, parce que je sais ce que je veux aujourd'hui, avec qui je veux être.
J'ai un homme parfait. Pas parfait, je me plains constamment. Mais il est spécial, mystérieux, sombre et lumineux, secret et ouvert. Il a toléré plus que je ne l'aurais jamais fait, même avec tout l'amour que j'ai pour lui. Il est double. Est capable de déblatérer des heures sur des choses banales, et est incapable de parler du fond, de ce qu'il ressent pour moi, pour les autres.
Il m'a écouté, lui répondre pourquoi je n'avais plus de contact avec le diable, pourquoi je n'en voulais pas, pourquoi je ne lui cachais rien. Que c'était avec lui que je me voulais, avec lui exclusivement. Que je l'aimais, que je lui disais juste une fois de plus, et que comme toujours, cette affirmation n'attendait pas de réponse. Que rien d'autre ne me manquait. Et au final, c'est vrai! Je suis folle de lui, amoureuse comme jamais, heureuse quand il est là, heureuse de partager cette complicité.
Et personnellement ce n'est pas en lui que je n'ai pas confiance. Mais en moi et en ma capacité de garder près de moi cet homme bien au dessus de mes moyens affectifs et séductifs... C'est aussi en toutes les putains de chaudasses qui lui tournent autour à l'hôpital, insouciantes du fait qu'il ai quelqu'un, qui se trémoussent devant lui, le travaillent au long terme. Je n'ai pas l'angoisse de me dire qu'il n'est pas bien avec moi et qu'il cherchera et trouvera mieux ailleurs. Mais qu'à force, elles l'auront au long terme, à l'épuisement.
A chaque mot de la discussion, qui était pourtant très calme, je l'ai imaginé, se levant et partant de chez moi sans un mot. Et puis non, il s'est mis au lit avec moi, a continué à en parler, calmement, m'a écouté, et a dit "bon, ça me suffit, je te crois." Il s'est collé à mon dos, a embrassé ma nuque, m'a entouré de ses bras et serré doucement. Il a amené sa bouche à mon oreille, et doucement, sans que je m'y attende, a murmuré "Je t'aime". Doucement, mais suffisement intelligible pour que je l'entende très distinctement. Jamais en un an il n'avait prononcé ces mots. Je m'étais fait à l'idée qu'il ne les prononcerait peut être jamais, mais n'en pensait pas moins. Pour moi, hier, il l'a fait. Je n'ai rien pu répondre, étouffée de bonheur, de surprise, et contenant les petites larmes qui montaient à mes yeux.
Il n'ira pas au crit finalement. C'est la première chose de la soirée qu'il m'a dit, considérant qu'il est inutile de se chercher des ennuis, sous entendu se retrouver sans moi dans un regroupement d'étudiant(e)s, qui finit exposé chaque année dans Entrevue, pour les filles les seins à l'air, ou se faisant sauter au milieu de la piste. J'ai répondu que j'avais confiance, et que je savais très bien qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter, que je savais qu'il n'y allait pas pour ça. Il a maintenu qu'il n'y irai pas. Je ne sais pas ce qu'il l'a fait changer d'avis. Ses antécédents amoureux ont peut être eu de l'effet. Ou c'est peut être autre chose. Toujours est il que demain, on choisit où on part en weekend à la place.
mercredi 1 avril 2009
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Tu finiras par le tromper à nouveau (ah ! les filles "modernes"...).
RépondreSupprimerDommage pour lui et étonnant pour un trentenaire ce manque de lucidité !
Je tromperai peut être à nouveau... mais pas lui....
RépondreSupprimerJe n'avais pas réalisé. En fait quand tu disais "pas de nouvelles du diable depuis 4 mois" ça signifie que tu l'as trompé pendant 8 mois et qu'il s'en est rendu compte il y a 4 mois. Et il t'a pardonné ?? Impressionnant, en effet...
RépondreSupprimer"essayant de le dissimuler juste assez mal pour que je m'en rende compte"
RépondreSupprimerQui ne l'a pas déjà fait ? Est ce une attitude purement mâle tellement je me reconnais parfois ?
Je connais une fille qui le fait merveilleusement bien mais qui avoue elle même être trés mec dans ses rapports de couple. Donc cela ne compte peut être pas, et puis cela ne marche pas , pas avec moi en tout cas car je me vois parfois dans un miroir au point d'en sourire.
Et pour en revenir, si non à l'essentiel, au moins au point central, je me demande pourquoi on n'essaie pas d'accepter les gens tels qu'ils sont. Cela fait un peu ..neuneu ... de le dire ainsi mais est-il besoin de passer par ces tensions juste pour se sentir rassuré(e)s sur un avenir que l'on ne maîtrise pas ?
Pourquoi ne pas profiter de ces instants ensemble au lieu de se pser la question sur le passé qui pourrait se reproduire et est ce que je peux le (la) changer ?
Certes on n'aime pas être déçu, aussi aimerait on s'assurer que tout ira bien, voir un futur au ciel bleu et ensoleillé, mais si cela doit gâcher le présent, non merci.
Le Diable est en chacun de nous ... oui, bizarre comme phrase : vu la signification de TON Diable et la virilité qui l'accompagne, je préférerais qu'il évite d'être EN moi... bref, je disais donc que le Diable est en chacun de nous, il ne tient qu'à nous donc de le laisser nous submérger .
Mouais... un peu trop philosophique, non? Pour une "banale" histoire d'amour, d'adultère et de pardon. Non, moi ce que je ne comprends pas c'est qu'à 30 ans on puisse se faire cocufier pendant 8 mois, le découvrir et "l'accepter" via le pardon. Dans un vieux couple avec maison, enfants, compte-joint et labrador, soit; mais là.... Il y a là quelque chose d'immense, amour ou fatalisme, je ne sais pas.
RépondreSupprimer@ Chloé : Il n'a découvert que du virtuel, des mails, des conversations msn... Car à cette période il n'y avait que ça du fait d'emplois du temps surchargés, d'éloignement géographique récurrent, et d'une petite volonté en moi qui essayait de rester fidèle malgré tout. Aussi, après promesse de ne pas réitérer et quelques semaines de crise, il a toléré, sans pouvoir comprendre pourquoi je ne peux me défaire du Diable. Si je comprenait, je lui aurait volontiers expliqué.
RépondreSupprimer@ John : c'est sûr qu'accepter l'autre comme il est serait simple. Mais quand l'affection s'ajoute à une simple relation, l'envie d'être le seul est légitime. Surtout quand on a donné sa confiance, en se forçant un peu. Et soyons clairs, je n'aurai pas toléré aussi facilement ce qu'il a encaissé.
Toléré, accepté... Il ne l'a pas fait apparemment puisque cela a ruminé pendant 4 mois .. 4 mois c'est long. S'il a décidé de continuer l'aventure avec Miss E, cela ne doit pas être pour provoquer de telles "crises" régulièrement non? Ou il y a du SM là dedans... Je l'admets, je vois cela d'un oeil purement masculin qui est capable de faire abstraction des choses et se déculpabiliser en deux secondes par le simple fait de ne pas y penser.
RépondreSupprimerL'envie d'être le seul est légitime quand l'affection s'en mêle... je vais exagérer le trait mais cela veut il dire qu'il faut être le centre du Monde pour l'autre en tout lieu et temps ? Ce blog peut alors être vu comme une trahison alors que ce n'est qu'un jardin secret, un jardin que chacun devrait avoir à cultiver pour son propre équilibre.
Désolé je divague un peu, l'esprit embué après une stressante journée de labeur pas encore finie.
Autre chose: ne pas prendre mes propos comme des leçons, ce ne sont que mes pensées, la façon dont je ressens les votres et par écrit ce n'est point évident; on comprend ce que l'on veut parfois et je n'y fais guère exception...
Oui, m'exprimer ce que je pense a été vécu comme une trahison. Même si c'est pour soulager mon poids que je le fais.
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