Pause jusqu'à Lundi. Plus grand monde de joignable, moi y compris, volontairement cloîtrée. La paix, le silence, le calme et l'inertie. Un espèce de calme olympien, flottant, immobile, frustré, apaisant.
Un peu de travail bientôt, heureusement, quelques nuits en blanc à être une autre. A ne penser qu'à essayer de faire correctement, ou du moins pas trop mal. Trois dernières gardes, à parcourir les couloirs, à ne pas craindre un coin de porte, sans raser les murs. Après ce trivial concours, j'aurai à loisir de rester autant que je voudrai occupée à l'hôpital, à apprendre des choses utiles pour l'an prochain (perfuser sans en foutre partout, purger une VVC sans mettre dix minutes (et la poser tant qu'à faire sans qu'on me tienne la main et entendre dix fois de ne pas lâcher mon guide), tenir correctement un laryngoscope, comprendre quelque chose au respirateur et les grands jours approcher les pneumothorax avec conviction.). Et puis une bonne fois pour toutes, trouver quelqu'un pour recommander un choix de ville. Le genre de truc qui aurait dû être réglé.
Quand je suis tombée amoureuse, j'étais comme tout le monde, heureuse et béate, absolument comblée, ma vie n'était que petits oiseaux... Sauf. Sauf que je me disais parfois que je le paierai un jour cet amour. Que ce n'était pas l'année pour ça. Que la vie m'en éloignerait géographiquement. Que tomber amoureux, c'est tomber dans un piège délicieux. On s'abandonne à être heureux, sans garder à l'esprit que demain sans lui sera pire que demain l'aurait été sans l'avoir connu. Mais je le voulais lui, plus que tout, plus que moi, plus que rien, plus qu'imaginable. Tout semblait possible avec lui, même ce que je n'envisageais pas vouloir un jour. Je savais que ce serait aussi difficile que ça. Je ne pensais pas à ces raisons là, si peu tangibles. Je ne pensais pas réagir comme ça, être si longue à remonter la pente, ou plutôt si propice à ne pas le vouloir. Dans ma tristesse, je suis paisible, paradoxalement torturée mais paisible. Triste mais plus amoureuse que jamais, évidemment. C'est ma torture à moi.
Je me suis levée à 11h, parce qu'il le fallait bien à force. Hier soir, à 2h, j'avais encore les yeux grands ouverts, dans ce lit trop petit, mais trop grand sans lui. A refaire dix mille fois notre histoire, dans tous les sens, les bons et les mauvais moments (si rares), pour m'endormir, et pour de mauvaises raisons. Là où mon cerveau voudrait se sauver lui même, mon coeur veut ma perte, est juste bon à remuer la douleur, à m'en enduire autant que faire se peut. Alors je laisse faire, dispose tous ces souvenirs autour de moi, prends le temps de ne faire qu'un avec eux, et je finis par pleurer, quand me persuader de ce que je voudrai ne suffit plus.
mercredi 29 avril 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
La torture parfois, ça ne suffit pas.
RépondreSupprimer