Loin de tout.

Une maison familiale dans laquelle je n'étais pas venue depuis des siècles. La personne la plus gentille au monde, une balade pour un bol d'air frais. Après quelques pleurs et énervements, je m'évade au dernier endroit possible, retour au sources, en un clin d'œil et quelques heures d'autoroute. Quelques explications ni rassurantes ni dramatiques.

J'ai mis ma tenue de campagne, qui n'en a pourtant pas l'air, histoire de rappeler à quel point ce monde m'est éloigné, fût-il mes racines. Tee-shirt blanc, jean diesel, converses. La citadine débarque à la campagne, ravie de marcher dans l'herbe grasse et de faire la sieste sous un arbre. Le coq à 4heures du mat', marcher sur les rochers, entendre mon grand père appeler ses vaches, et contempler de jolies marmottes sauvages. Rien ne m'a autant apaisé depuis des semaines.

Demain matin, en me réveillant, le boulanger passera dans la cour, dans son petit camion, pour m'apporter mon croissant quotidien, comme quand j'étais enfant. J'aimerai n'avoir que ça à penser : et si il n'avait plus de croissants? N'avoir que des questions d'enfant dans ma tête, me consoler en un instant. Mon innocence d'enfance me manque.

Si je suis une bonne fille, et que je veux donner tout le cliché possible à ce weekend, j'irai à la messe demain matin, et faire le tour de mes morts. Heureusement, je suis devenue cette citadine branchée et hautaine, presque suffisante au naturel. Ici, on me regarde avec une admiration pure, non intéressée, non envieuse, tout au plus respectable. On parle de la petite du village qui a fait des études si brillantes, qui a « fait sa médecine », si sérieuse, si jolie. Mon piédestal est parfois un peu haut ici, et malgré tout je m'y complais. Comptez moi le faux, je vous tairai le vrai ; pour votre bien.

En différé...