jeudi 26 mars 2009

Colère

Une heure et quart. Comme une pauvre fille. Pour finir par renoncer à cette brillante idée stupide qui est sortie de je ne sais où. Et du coup j'ai téléphoné à un répondeur auquel j'ai laissé un message pitoyable de ridicule. Il n'y est pour rien, techniquement il n'a rien à se reprocher et surtout il ne savait pas. Il ne sait toujours pas. Mais en attendant me voilà tranquillement installée et bonne à me pendre, sur mon canapé, triste à souhait, à espérer qu'il me rappelle. Et atterrée de me rendre juste compte que s'il est de garde ce soir et que le crit est bien ce weekend, c'est loin, mais très loin d'être gagné pour des retrouvailles.
Je suis en colère contre lui de ne pas m'avoir appelée, contre lui de sembler si bien gérer, contre moi de craquer et de réclamer ses bras et ses baisers, d'être si faible, d'avoir autant besoin de lui alors que j'étais si indépendante et autonome. Je le réclame en pleurant comme une enfant dans ma barboteuse. Effrayant.
Et d'un instant à l'autre, j'envisage de réclamer le Diable. En sachant quand même que je suis encore loin de mon point de non retour. Je tiendrai encore. Mais j'arrive encore à me rappeler comme il me soulage, me fait tout oublier le temps de me baiser. En cherchant bien, tout est encore là dans mon cerveau, bien tapis sous les promesses que j'ai faites à moi même et aux autres. Ses mains sûres d'elles qui pianotent sur moi, agacent mes seins, s'insinuent en moi, arrachent mes vêtements, me mettent dans un état indescriptible. Le goût de sa peau, la tonicité de sa queue dans ma bouche, le plaisir qu'il me donne à me montrer dans quelle folie je l'entraine. Ses efforts pour faire durer, les plus flatteurs du monde. Son air de petit garçon devant un paquet cadeau quand il me déshabille, son air horriblement pervers quand il met ses doigts dans ma bouche, quand il caresse fermement mes joues avec son gland. Ses rendez-vous fixés dans des endroits improbables à souhaits, nos escapades à l'hôpital, à l'insu de tous, ses regards dans l'escalier désert, quand il ouvre ma blouse et glisse une main dans mon soutien gorge, m'entraine aux toilettes et me fait les pires outrages sans un mot et sans un bruit. Je m'en souviens comme si c'était hier, je ne m'en souviens que trop.

Il suffit toujours que je parle du Diable pour qu'il finisse enfin par m'envoyer ce texto que j'attends depuis des heures. Il m'appelle demain. On verra comment se passent ces retrouvailles finalement.

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