Elle appelle pour me persuader de sortir de chez moi. Pour faire n'importe quoi, même ne serait-ce que m'enfermer de nouveau mais chez elle. Plus d'une semaine que je n'ai pas bougé, sauf pour ma garde, seule occasion de la semaine pour prendre une apparence sociale, me laver les cheveux, parler à voix haute avec quelqu'un. Je vis en autosuffisance malsaine dans mon appartement terne où tout lui est relié. Dehors c'est pire. L'enfer, c'est les autres. Je ne sortirai pas. Sois sereine, demain soir, tout change.
La vie, ce n'est pas si différent de l'hôpital. Parfois, on examine un patient, et il est impossible de faire la part des choses entre deux diagnostics, quid du primum novens. Et comme on n'est pas Dr House, on n'attend pas de tuer le patient pour agir. On se fout d'en faire trop, de ne pas avoir une vision claire de la situation. C'est pas particulièrement la médecine que j'aime, mais je mène ma vie ainsi. Avance et dégaine tout ce que tu as, avec cependant la seringue de Narcan dans la poche. On jette tout notre arsenal thérapeutique, notre total-mycine, les diurétiques ET le remplissage, les antalgiques avec et on regarde la flore saine repousser. Ce n'est pas intelligent, mais ça a le mérite d'être efficace. Ca pique un peu, mais il faut savoir ce qu'on veut, et surtout il faut savoir quand il faut faire quelque chose, n'importe quoi. Putain de BMR.
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