J'ai attendu toute la journée que celle ci passe. Je ne sais plus m'occuper, je n'en ai plus envie. Seule activité de ma journée : journal tv devant un petit déjeuner qui n'en avait guère que le nom, hésitations à aller chez elle, sieste, 5 cas cliniques non rédigés, sieste, un épisode de Dr house avec une crème aux oeufs, un coup de fil de 3 minutes. Me voilà, 20h passées. Bientôt l'heure de mon lit, et on recommencera demain.
Elles veulent me trainer dehors vendredi, avec une excuse toute prête, et la certitude que je ne pourrai pas répondre que j'ai mieux à faire. Je verrai, j'ai encore l'arrogance de refuser les maigres attentions qu'on me porte, peut être que je resterai sur mon canapé sous ma couette bon marché. Sinon je m'envelopperai d'un coma éthylique, ce demi état de stupeur me manque depuis que j'ai dû arrêter de forcer, il m'empêche de souffrir, ou plutôt de ressentir quoi que ce soit, du bien ou du mal. C'est bien ça.
C'est les soldes de Printemps il parait. Qui aurait cru que j'aurais pu m'en foutre. La seule chose qui me ferait envie, ce serait une paire de Louboutin, que je n'aurai dieu merci jamais l'occasion de porter. Devant mes stupidités, il vaut mieux que je continue comme ça, et que je reste cyniquement immobile chez moi. Je serai prête à me couper un bras pour arrêter cette apathie qui m'envahit, et ces souvenirs qui me bouffent lentemment, avec toute cette impression de gâchis.
Travailler concrètement, en blanc, à l'hôpital, en mettant mon nez dans ma propre vaine ignorance est le seul moment où je change de cerveau. J'ai un cerveau émotionnel, et un cerveau travailleur. Je ne peux décemment pas concilier les deux. Mais quand l'un s'arrête, l'autre aussi. Quand l'un me bouffe, l'autre en pâtit toujours. A l'hôpital, tout le monde s'en fout, le cerveau doit fonctionner, je suis là sans mes états d'âme, sans mes drames personnels à chier. C'est la seule chose que j'aime à l'hôpital. Les gens s'attendent tellement à ce que tu fasses ton boulot, que tu le fais. L'automatisme serein.
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