mercredi 8 avril 2009

Laisser aller.

Je n'ai pas le malheur hype façon 2009. Je pourrai, comme il le faut parait-il, m'enfermer, rester dans ma couette, devant la télé en mangeant du chocolat et pleurant toutes les larmes de mon corps. Je l'ai fait trop de fois, comme si ça permettait de trouver une place et une activité légitime pour ma tristesse. Et les copines viendraient, en me caressant les cheveux, me rappeler que pleurer ça fait des rides, et me proposer de vider mon compte en banque pour penser à autre chose, acheter un joli sac, et ranger mon cœur dedans.
J'ai des copines pas trop connes, qui comprennent que je peux être hystérique quand en fait je suis indifférente à tout, juste pour m'accorder à la situation. Mais qui savent que là, il n'y a pas de recette. Et mon absence de larmes en témoigne. Ma détermination à l'aider hier soir pour sa présentation en témoigne. Je suis mieux occupée, même si je ne suis jamais vraiment mieux. Je suis désagréable, tout le monde m'insupporte, ou m'indiffère selon l'heure, et trouver une attitude entre "fais la gueule et appelle nous quand ça ira mieux" et " pauvre choupette arrête de pleurer", c'est pas l'exercice le plus simple. Elles ont respecté que j'en parle un peu. Voient que je ne veux plus retourner le problème, et voient que tout ne leur a pas été dit. Elles n'essaient pas de comprendre, elles laissent passer. Enfin si, elles essayent de comprendre, mais savent qu'elles n'ont pas toutes les pièces, et ne me le reprochent pas. Elles sont patientes.
Au lieu de ces petits rituels, j'ai le malheur fade et banal, égoïste et stable, précautionneux et attentionné. Malheur et laisser aller se mêlent typiquement bien. Je n'ai pas mangé chez moi depuis une semaine. Ne manger que le midi y contribue, certes. Je rentre tard, me couche tard, me lève tard. Mon appartement est devenu un chantier, alors que j'ai toujours plutôt été "à peine raisonnablement bordélique". La vaisselle date d'une semaine, la bouffe sur la table aussi, le parquet de ma chambre est devenu une moquette de fringues. Mon bureau voit s'entasser le travail et l'administratif courant. Ma salle de bain est emplie de choses futiles. Je pourrai m'occuper de mille manières, me changer les idées, ranger ce foutoir, mais non. J'ai froid, mais j'ai la flemme d'allumer le chauffage, alors je vais au lit et je dors. Il n'y a que quand je dors que je suis paisible. Heureusement, je dors mal. Et la première ouverture des paupières est douloureuse, il est la première pensée qui m'habite. Ca a toujours été le cas. Sauf qu'avant, j'adorais ça.
Il fait moche alors les volets restent fermés. Encore.

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