mercredi 8 avril 2009

Votre correspondant n'est pas joignable

Une amie-d'-un-jour-sur-deux m'a appelée aujourd'hui. Pour prendre des nouvelles. On se voit de temps en temps à la fac, on s'entend bien, rien de plus. On déprimait ensemble en attendant leurs coups de fils. Pour prendre de mes nouvelles, donc. Mes nouvelles incluant, en langage de fille, des nouvelles de ma vie amoureuse. Je lui expose simplement l'état des lieux, sur un ton qui veut très bien dire 'je n'ai pas envie d'en parler, et si j'en avais envie, ce ne serait pas avec toi'. Dans son élan, elle ne note pas ce détail subtil. Dans son élan, elle croit bien faire. Et me lance des conneries du genre 'un de perdu, dix de retrouvé', ce à quoi je peux encore répondre poliment que je ne vois pas le rapport, et je me permets de lui souligner que je ne voulais pas en parler, et que quand bien même je voudrai, ce ne serait pas pour entendre ce genre de conneries. Je l'écoute déblatérer à moitié, en faisant autre chose d'insignifiant de mon côté, et en grognant 'Mmmh Mmhh' , vaguement. Et puis à force, je finis par lui dire que je passe mes journées à essayer de ne pas remuer les doux souvenirs qui ont aujourd'hui un gout de destop, alors que c'est tentant, et que par conséquent, ce n'est certainement pas pour le faire avec elle.
J'ai évidemment utilisé d'autres mots, j'avais nullement envie de faire dans l'artistique. Or, elle a une capacité surprenante à ne pas comprendre, ou à persister, je ne sais pas. En tous cas, à ne pas se vexer. Et honnêtement, on aurait pu en rester là. Mais non, toute compatissante qu'elle est.
Je ne sais plus quel a été le déclencheur précis. Une allusion à l'attente qui me faisait constamment compagnie, ou à comment on se relève toujours pour mieux repartir. Toujours qu'elle a pris pour elle le déversoir d'une semaine de maintien. Honnêtement, elle n'a rien fait, rien de grave. Sans être concernée, j'aurais très bien pu lui servir les conneries qu'elles m'a dites, étant donné que ce n'est pas une amie très proche, le baratin standard fait normalement l'affaire. Je ne sais plus exactement quel était mon propos. Mais je sais que j'ai vomi les mots comme un poison. Je me souviens lui avoir dit qu'elle était bien conne de penser que les choses étaient aussi simples, qu'elle n'imaginait pas ce qui se jouait en moi et que son avis était bien le dernier à m'intéresser. De toutes façon, et ce depuis un événement précis, je me fous de l'avis de tous à présent. Qu'il était trop facile de relever le menton en se disant que ça irait mieux demain. Qu'elle n'était personne pour me dire comment je me relèverai de ça. Que je me foutais qu'elle pense que je n'étais pas heureuse. Que ce n'était qu'une grande conne. Oui, vraiment, elle a une capacité à ne pas se vexer étonnante. Elle a répondu que j'avais probablement besoin de prendre un peu de recul, et de ne pas dramatiser. Je lui ai répondu que c'était une pouffiasse, doublée d'une écervelée.
Oui, c'était une discussion constructive, une discussion posée d'adultes. A se parler pour ne rien se dire, on finit toujours pas dire des conneries. J'ai raccroché, je crois qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur. C'est presque dommage.

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