jeudi 7 mai 2009

Réveil.

Elle était de garde aujourd'hui, et tellement déçue de ne pouvoir emprunter ce livre que je me suis levée au aurores, ce que je n'ai pas fait depuis plus d'un mois, et suis arrivée à 9 heures tapantes à la bibliothèque. Grosse activité. Sauf qu'à 8heures aujourd'hui, il faisait aussi clair qu'à 11h quand je vivais encore ma vie. Donc ça n'a pas perturbé grand chose. J'ai fait ce qu'elle m'a demandé, je suis allée lui chercher son livre. Il faut dire qu'en ce moment c'est un peu la guerre pour les bouquins, à moins d'un mois de la fin de l'externat. J'aurai au moins rendu service aujourd'hui, c'est peut être à moi que ça rendra service.
A midi, pas encore toute seule, j'ai (enfin) retrouvé un semblant d'appétit depuis un mois. J'ai avalé cinq éclairs au chocolat. Résultat j'ai été malade jusqu'à 17heures. J'ai tout gagné. La nausée affective ET organique, vraiment ce n'était pas nécessaire. Toujours dans l'excessif, pourquoi changer.

Ma vie m'exaspère, m'agace, m'énerve. Rien n'y a de sens, tout y est entreposé sans but. Je ne vis même pas au jour le jour, je vis à l'heure.
Je voudrai le croiser, par hasard, en sachant très bien que ce ne serait pas un bonne chose, qu'il ferait celui qui ne m'a pas vu, et filerait au loin, et que ça me ferait probablement un effet désastreux. Mais j'aimerai. Sa présence me manque, à n'importe quelle silhouette ressemblante, mes jambes tremblent. Je me colle au carreau comme les vieilles qui regardent par la fenêtre plusieurs fois par jour au moindre moteur qui sonne pareil. Si près et pourtant, mon dieu, si loin.
Je suis insupportable, désagréable, suffisante, blasée de tout et de tout le monde, indifférente à tout ce qui m'entoure. Je lutte pour le sortir de ma tête, penser à autre chose. La seule pensée qu'il m'apporte est agréable, comme un havre de bonheur doucement posé devant mes yeux, quand je fais abstraction de tout le reste. Et tout le reste, tellement criant, se rappelle à moi, et rend tout cela passé, lointain, terni, interdit, et tellement hors de portée. Et la réalité qui se ramène à moi est plus douloureuse que ce n'est imaginable. Tellement gâché, jeté à la poubelle pour rien. Comme toutes les choses jetables que fait notre société, mais qui ne devraient pas l'être. Je n'aime pas les choses jetables. Je n'aime que les choses qui ont une histoire, qui viennent et vont quelque part.
J'envie déjà les suivantes, même si c'est paradoxal. Je les envie de me dire qu'elles auront peut être la place que j'ai raté, la place de la femme de sa vie, celle qui partagera ses jours, s'engagera avec lui, construira quelque chose de durable et qui finira par être aimée, même si initialement ce ne sera pas le but. J'aurai aimé des années, des anneaux, des choses démesurées, de l'avenir. Je suis vraiment un fille attristante.

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