lundi 1 juin 2009

Apologie du Poil.

La temps est long. Selon la seule règle que je me suis imposée, je n'ai plus le droit d'ouvrir quelque livre que ce soit avec le moindre sujet médical à partir de ce matin. Oui, mais... quand on n'a jamais fait que ça, on trouve les heures bien longues quand on ne peut plus (même si c'est pas forcément désagréable). Alors, médecine, non, corps humain pourquoi pas.

Deux mois que je suis toute seule. Deux mois que la fille soignée que je suis est à la dérive totale. -1, +1.
+1, j'ai perdu de nombreux kilos qui n'étaient déjà pas franchement si superflus, là je flotte dans du jean 27, finalement, il faudrait peut-être bien prendre la chose, parait-il. Si ce n'est que je ressemble à un sac.
-1, je me suis comme qui dirait négligée. J'ai toujours mis un point d'honneur, même célibataire, même pas d'humeur, même malade, même les trois à la fois, à être soignée, coiffée, sapée, et a fortiori, épilée. Je supporte pas le poil. En tous cas, pas chez moi. Je mets au défi les gens qui ont partagé mon lit de dire si je suis une vraie blonde ou si je bluffe, Martoni. Depuis deux mois, j'erre entre lit, frigo, et douche de temps à autre, en jogging délavé, et je mange liquide. Les grands jours, ceux où je bosse, je démêle mes cheveux, et je mets le pyjama de l'hôpital. La sexytude en personne, quoi. Quoi que, pour certains, mais on y reviendra.

Donc là, oui je raconte ma vie, mais c'est un peu le but du lieu, mais ça fait donc deux mois que tous les matins sous la douche j'ai juste envie de me crucifier moi même. Au début, vraiment, j'avais juste le temps de dormir entre deux sanglots, alors c'était plus que superflu. Ensuite c'était compliqué. Après j'en avais strictement rien à battre (ça n'a pas duré longtemps). Puis s'est imposé que comme je ne pensais plus qu'à lui et que manifestement cette fois, l'envie subite de me jeter dans un nombre incalculable de lits pour oublier n'y était pas, et donc, pas d'utilité à la chose.
Aujourd'hui donc, j'ai mis fin à deux mois de chaos, parce que j'avais rien de mieux à faire. Et puis que ça me tue, et que ça suffit.
Alors autant quand on est une fille soignée, blonde de surcroit, je cache pas que c'est pas compliqué, deux coups de pince à épiler et c'est plié en une demie heure par semaine. Et nickel. Autant, on paye le laisser aller, à grands cris, à chaque tour d'épilateur, et jamais nickel. Une première, quand forcément avant, la pince suffisait. Demain, je fais donc connaissance avec Mlle Y, esthéticienne de son état, première également, n'ayant jamais été assez patiente pour être acceptable en institut. Demain, donc, il semble qu'une femme que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam, entreprenne de déposer de la cire plutôt bouillante sur la friche corporelle qu'est devenue mon entrejambe, à une distance indécemment futile de mon clitoris, le tout en déblatérant des futilités le plus naturellement du monde, auxquelles je répondrai à pleins poumons à chaque bande arrachée, en essayant de ne pas l'insulter copieusement. Autant pas mourir bête, il parait que j'en rirai. Mais après seulement. Si elle me brûle, je la brûle. Littéralement. Sur un bûcher. En récitant des prières.

Elle a fait la meilleure conclusion qui soit. "Toi, la veille de ton concours, au lieu de te détendre, tu payes pour une demie heure de torture, ça m'étonne pas de toi."

1 commentaire:

  1. Tiens, une séance d'épilation à l'air aussi interressante que le passage chez le coiffeur. La nudité et la souffrance en moins. Quoique...

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