dimanche 14 juin 2009

Désenchantée

Je me laisse glisser doucement. De journée en journée. D'un patient à l'autre le matin, d'un magasin à l'autre l'après midi, et d'une tartine au gorgonzola vers le Monbazillac le soir. Sans aucun but ni aucun dessein. Sans volonté.

J'ai avalé ma salade avec le dédain et l'air pincé assortis à la place sur laquelle nous déjeunions. J'ai goûté mon café du bout de mes lèvres de précieuse, en décroisant mes jambes nues trop souvent, et en critiquant de la manière la plus acerbe tout ce qui passait devant mes yeux.Le café n'est pas assez serré, la serveuse juste compétente, les passants trop bruyants. Ces jours ci, je ne suis qu'insatisfaite.

Il ne fait ni beau ni mauvais. Comme sous mon cortex, comme dans mes yeux. Tout ceci est vain.
Les nuages tournent, et un seul reste au dessus de moi, patient. Je ne sais ni faire la pluie et le beau temps, ni m'accorder à la météo. Je ne sais comment faire dérouler sereinement mes journées. Je brasse de l'air, futilement, parce que ça m'occupe, et que ça me donne une contenance.

J'ai bu plus que je ne m'en pensais et sentais capable, et dansé à m'en épuiser. Effrayée d'éventuellement le croiser, mais le cherchant des yeux toute la soirée. Heureusement, elle m'a ramenée chez moi quand j'avais atteint mon point de non retour, que mes jambes ne me portaient plus, m'a forcée à enlever mes lentilles, à me déshabiller, et m'a mise au lit comme elle a pu. Le lendemain, les lunettes de soleil n'étaient pas de trop au bord de la piscine pour cacher les conséquences de trop d'abus et ma nausée persistante.

J'attends l'échéance comme si j'allais sur le bûcher. Je crains déjà la suite, que je ne connais théoriquement pas ou trop.

A ce stade dans ma vie, tout peut arriver, et surtout rien. Tu as raison. Mais ça me serait pénible quand même, comme tout. Et la suite est mal engagée quand j'y pense... Tout s'arrange... Même mal.

5 commentaires:

  1. Eh ben, c'est pas triste chez toi... (Je débarque hein ? même si j'étais déjà venu une fois.) Tu fais une dépression ?

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  2. C'est fou ce que ce commentaire peut être odieux!

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  3. Argh ! Mais c'est odieux d'être odieux comme ça !

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  4. Et dire qu'un jour tu seras heureuse, sauras t'en apercevoir ?
    Quand je relis le debut du blog, à l'évidence il y avait déjà de l'eau dans le gaz entre vous deux. Tu semblais pleine de rencoeur et d'admiration mélée envers lui. Tu aurais voulu l'aimer mais tout cela te faisais peur. Aujourd'hui c'est le fait que ta relation aie été un échec qui te fait le plus mal il me semble. Accepter d'avoir échoué c'est difficile, surtout pour un esprit aussi rationnel et analytique que le tien qui n'en comprend pas toutes les raisons.

    Voila, je te lis depuis le début. Je me permet cette intervention.

    Prends soin de toi.

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  5. Tout s'arrange, même mal. je connais ce sentiment. Et pourtant des fois, quand on ne s'y attend plus, tout s'arrange bien.

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