lundi 8 juin 2009

Déteste moi...

Je fais partie des gens qu'on déteste, ou qu'on adore, ou dont on n'a rien à foutre. Plus que tout, je fais partie des gens qu'on déteste facilement.

Jusqu'à mes 23 ans, j'ai eu à peu près tout ce que j'aurais pu demander. Des études jusque là malgré tout prometteuses, un appartement bien à moi, une indépendance précoce, un physique vraiment pas ingrat. Et la conscience de tout cela. Je pourrai faire un fort classique spécimen de ces filles qui ne se déplacent qu'entre semblables, à qui tout réussit et qu'on observe toujours du coin d'un oeil envieux refusant de l'admettre. Je peux le dire, car je n'en fais pas partie, et j'ai cet oeil envieux pour ces filles, même si je ne le reconnais pas. J'ai raté ma place très tôt, il n'y avait pas de séance de rattrapage pour en être, et c'est finalement pas un mal. Ma vie n'est pas un Gossip Girl, même si j'avais tout pour.

J'ai rattrapé mon temps depuis l'Affreux, enchainant les canards boiteux de première chaque vendredi soir, en consommation limitée et inutile. J'ai l'image de mes actes, furent-ils assumés. Je l'ai eu bien avant, j'ai appris à faire avec, à m'en détacher, à m'en faire une amie. J'ai commencé jeune, trop jeune, à savoir l'effet d'une paire de seins qui dépasse le bonnet C et d'une taille 36, ainsi que leurs conséquences.

Je suis une pouffiasse pour ces filles, une conne pour ces mecs, et ce malgré un intelligence sacrément dans la moyenne, et des talons pas plus hauts que certaines. J'ai un gentil cercle d'amis, d'amies principalement, dont peu souffrent du même classement, mais se foutent pas mal de qui je suis de prime abord, ou plutôt l'ont outrepassé.

Je suis de celles qui ont souvent un tout petit peu de chance, un peu trop de culot, et trop peu de barrières, et qu'on envie pour ça. J'ai toujours un potin acerbe sur ma voisine, dont les frasques sont parfois les mêmes que les miennes, mais dont j'arrive à faire avantageusement la distinction malgré tout, toute pleine de mauvaise foi que je suis. Je suis celle qu'on observe du coin de l'œil en imaginant si je suis réellement capable d'avoir fait tout ce qu'on raconte. Ma réputation me précède, et m'annonce parfois.

C'est un classique.

Ici, il fait mauvais à nouveau. Mauvais temps, mauvaise humeur, mauvais karma. Vite, du mieux?

2 commentaires:

  1. Dans la vraie vie, peut-être que je te détesterais mais là... Tu me la coupes. Assume. Parfait.

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  2. Dans ma vraie vie, assumer est plus compliqué certains jours.

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